La supériorité du socialisme

Publié le par LA SAVOIE AVEC SEGOLENE ROYAL

III/LE SOCIALISME COMME ISSUE POSSIBLE AU CAPITALISME: PEUT-IL FONCTIONNER?



Schumpeter décrit le socialisme comme le «
système institutionnel dans lequel l’autorité centrale contrôle les moyens de production et la production elle-même et détient par conséquent l’ensemble des leviers de commande économique ».

En fait c’est moins l’exemple de la planification
centralisatrice stalinienne que la planification indicative socialisante des démocraties européennes dans l’après-guerre qu’il faut avoir en tête pour appréhender la réflexion de Schumpeter.

Car dans le
système qu’il envisage, une certaine liberté de manoeuvre et d’initiative peut-être déléguée aux exécutants chargés d’appliquer les décisions de la haute autorité. Il montre l’efficience du socialisme en terme de marché puis en terme social.



Un système de « marché de concurrence comptable »


Schumpeter considère le cas fictif en opposition avec le système capitaliste, où la répartition est
séparée de la production et où les consommateurs disposent du libre choix des produits et services.

Une haute autorité fixe les prix et établit une monnaie fictive (bons sociaux)en fonction du produit social global; l’offre est assurée par des magasins sociaux qui gèrent les stocks en faisant varier les prix relatifs.
De plus, les gérants des entreprises socialistes doivent respecter des conditions
nécessaires au maintien de l’efficience du marché (produire le plus économiquement, respecter les prix des biens et services initialement fixés par la haute autorité...).

Le système de marché socialiste
est donc calqué sur le système libéral, mais les mécanismes de régulation de celui-ci sont

reconstitués artificiellement et ne sont plus soumis à une main invisible.


Pour Schumpeter, il ne fait pas de doute que l’on puisse mettre en oeuvre un tel système et que son efficience soit égale, voire supérieure au capitalisme.


Schumpeter introduit un étalon de référence qui n’est pas seulement économique, mais aussi
social et psychologique.
Cet étalon est fondé sur le calcul du « bien-être » de l’individu moyen, en
fonction des biens ou services dont il dispose, mais aussi en fonction de critères de satisfaction
psychologique impondérables, comme le souci pour l’individu du devenir du groupe.


 La supériorité
du socialisme vient de ce qu’il ne faut pas confondre «
l’efficience économique avec le bien-être économique, ni avec des degrés donnés de satisfaction des besoins ».

 Le choix du socialisme par les
acteurs économiques n’est pas la conséquence seulement d’un calcul de maximisation du profit ou de la rentabilité, mais repose surtout sur la capacité de ce système à maintenir une plus grande stabilité sociale et à éliminer les troubles inhérents au capitalisme.


L’allégeance morale des masses au socialisme:

Fort de la supériorité de son organigramme, le socialisme obtiendra « cette allégeance morale qui est toujours refusée au capitalisme ».

De plus, le socialisme «
jette une vive lumière sur la nature des phénomènes économiques, alors qu’en régime capitaliste, leur visage est dissimulé par le masque du profit ».

 En résulteraient donc un accroissement des libertés et une solution naturelle de
la contrainte au travail, par la discipline de groupe et l’autodiscipline.

L’économie socialiste
bénéficie de plus d’une supériorité grâce à sa « transparence supérieure », car la concurrence entre firmes autrefois rivales ayant cessé et toutes les décisions d’investissement étant prises par une autorité unique, les incertitudes de prévisions, génératrices de décisions à contre-temps ou d’investissement erronés disparaîtraient en grande partie.

 (il faut remarquer que Schumpeter attend
les mêmes effets des situations à caractère monopolistique)


IV/LE SOCIALISME EST-IL COMPATIBLE AVEC LA DEMOCRATIE?


Pour Schumpeter, le socialisme n’est sans doute pas compatible avec la démocratie de type
bourgeoise, des années trente.

Cependant, il ne pense pas que la victoire du socialisme doit conduire
inévitablement à la disparition de la démocratie car des formes différentes de ce système peuvent
exister.

De plus, selon lui, compte tenu de la discipline individuelle et collective renforcée de la
société socialiste, et de l’allégeance morale spontanée des travailleurs, une telle société pourrait enfin de compte fonctionner avec moins d’autoritarisme que le capitalisme.

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