55 % des Français pour un retrait de nos soldats
ENGAGEMENT DES MILITAIRES EN AFGHANISTAN
55 % des Français pour un retrait de nos soldats
Si 48 % des sondés (dont 80 % des sympathisants de droite) font confiance au président de la République au sujet du dossier afghan, une majorité de Français souhaite un rapatriement de nos troupes.
Béatrice Houchard | 22.08.2008, 07h00
SOUS LE CHOC de la mort de dix soldats, lundi près de Kaboul, plus de la moitié des Français (55 %) souhaitent le retrait des troupes d’Afghanistan. 48 % (contre 46 % qui sont d’un avis contraire) font néanmoins confiance au président de la République dans la gestion de cette crise qui, le temps d’une embuscade meurtrière, a changé de nature.
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Les responsables politiques sont troublés
Aux Invalides hier, en répétant à deux reprises et avec une émotion palpable la liste des victimes et en justifiant la politique de la France contre le terrorisme, Nicolas Sarkozy est entré dans une autre dimension de sa fonction présidentielle : celle du chef des armées susceptible d’envoyer des jeunes gens de 20 ans sur des théâtres d’opérations d’où ils ne reviendront peut-être pas. Celle d’un chef de guerre. Face aux familles, qui étaient venues avec leur terrible détresse et, parfois, leur colère, le président de la République a su trouver les mots et répondre aux questions.
Pendant ce temps, en Afghanistan, les soldats français poursuivent leur mission. Avec, dans la tête, les visages des amis disparus ou blessés et, peut-être encore davantage, la peur au ventre. Les patrouilles dans des zones où menacent toujours les talibans n’ont pas cessé (lire page 4). Ces derniers jours, huit autres soldats des forces internationales engagées en Afghanistan, parmi lesquels trois Polonais et trois Canadiens, ont été tués. Après le temps du deuil, le temps des questions arrive : la France est en Afghanistan, oui. Mais pour quoi faire et à quel prix ? Dès le 22 septembre, à l’occasion de sa session extraordinaire, le Parlement sera le théâtre d’un débat sur un sujet qui, désormais, trouble les responsables politiques et l’opinion tout entière.
Le Parisien